À propos du Réemploi
Contexte
D'après les rapports du Giec 2022, l’humanité va déjà payer le prix de sa politique libérale, peu importe ses engagements futurs. Nos actions ne doivent pas se cantonner à des mesurettes mais à un changement de paradigme et de mode de vie. Ces changements passent par des questionnements sur notre façon de construire les bâtiments de demain.
Nous nous inspirons des principes du biomimétisme, une démarche d'innovation durable qui consiste à transférer et à adapter à l'espèce humaine les solutions déjà élaborées par la nature. L’écosystème est un ensemble de vie équilibré, autonome, stable et complexe. En effet, dans le monde naturel, il existe des relations d’interdépendances très fortes entre les espèces. Chaque espèce dépend d’une autre pour sa survie. Même si cette coopération est parfois implicite, elle n’en est pas moins très présente.
A notre échelle, tel le bousier sacré égyptien, nous nous engageons à transformer les matériaux de construction destinés à devenir des déchets en une ressource que nous pourrons réemployer sur d’autres réalisations/chantiers. Les matériaux du passé sont l’avenir.
Alors que notre économie industrielle fonctionne en effectuant des transformations linéaires (où de l’énergie et de la matière sont transformées en produits et ensuite en déchets, pour la plupart non recyclables), les écosystèmes naturels opèrent des transformations cycliques où tout est recyclé et fonctionne à l’énergie solaire. Une écologie industrielle consisterait à prendre pour modèle le fonctionnement de ces écosystèmes naturels et à appréhender les activités industrielles comme des écosystèmes particuliers : le cas idéal étant un bouclage complet, une économie circulaire.
Historique
Depuis toujours, il était naturel de déconstruire pour reconstruire, notamment à une époque où le transport de matériaux était laborieux et chronophage, car les sources d’énergie nécessaires étaient uniquement humaines et/ou animales. Les édifices désaffectés devenaient alors de véritables carrières à matériaux. En plus de l’énergie et du temps économisés, cette démarche de «déconstruire pour reconstruire» permettait une économie de matière et de coûts.
La première moitié du XXème marque un premier tournant avec l’arrivée du crash boursier de 1929. Les pratiques de déconstruction, qui, auparavant faisaient office de véritables postes de chantier, ayant initialement amené à un profit, deviennent de plus en plus rares pour des raisons multiples. D’une part, la main-d'œuvre devient plus coûteuse malgré la nécessité pour les grandes métropoles de construire davantage de bâtiments et d’infrastructures pour accompagner une croissance démographique de plus en plus importante. D’autre part, la gestion de matériaux de récupération s’avère compliquée, due à la pression foncière et au manque d’espaces temporaires permettant un nettoyage et une mise en vente des matériaux ou des éléments de construction. Les nouveaux matériaux de construction comme le béton et le mortier au ciment, faciles d’emploi, sont donc favorisés aux matériaux de réemploi.
Cela contribuera à une disparition de la déconstruction sélective et du réemploi dans le secteur du bâtiment, au profit de la démolition.
La méthode contemporaine est issue de la révolution industrielle où un besoin de gain de temps primait face à d'éventuelles exigences de construction. Au départ l’acheminement de matériaux était particulièrement onéreux par rapport au prix de la main d'œuvre. C'est pourquoi les appels d’offres de démolition se faisaient aux enchères, le démolisseur devait donc estimer quel allait être le prix de revente des matériaux récupérés pour proposer une offre rentable. De cette manière la phase de démolition finançait en partie le prix de la construction du futur projet.
Cette tendance s'est tout à fait inversée au fil des années, la démolition représentant un coût non négligeable au forfait de réalisation d’un projet, particulièrement maintenant qu'un charte de tri est imposée pour toute démolition. Le gain de temps reste essentiel dans la manière dont nous concevons la construction, mais la crise écologique et celle des matériaux que nous connaissons aujourd’hui posent plusieurs questions quant à la démolition. Le gain de temps est-il essentiel ? Quel investissement le secteur de la construction est-il prêt à mettre en oeuvre dans le cadre de la transition écologique ?
Sans ces questionnements, la méthode issue de la révolution industrielle semble la plus efficace, surtout dans un contexte où la valeur du travail humain était bien supérieure au coût des matériaux. Aujourd'hui, ce rapport est équivalent et tend à continuer son évolution. Nous pouvons donc supposer que la valeur des gisements matériaux continuera à augmenter, dépassant le coût humain. Dès lors, les métiers liés au réemploi et à l’économie circulaire prendront économiquement tout leur sens.
C'est dans ce contexte que s'ancre la démarche MAS Réemploi : revaloriser le travail humain, tout en minimisant les impacts matériaux pour la planète et pour le marché.
MAS Réemploi
En 2022, MRBC prend le nom de MAS Réemploi dans un souci de compréhension et d'accessibilité à chacun.
Nos objectifs sont de réduire les déchets de chantier de démolition et de projets de construction. Nous nous engageons à générer un activité à ancrage local pour participer au mieux à l'économie circulaire de la construction Montpelliéraine et alentours. Nous avons pour but de sensibiliser à toute échelle les enjeux du réemploi pour changer les paradigmes de la construction actuelle. Selon nous, c'est ainsi que nous aurions la possibilité d'amoindrir le bilan carbone de l'échelle urbaine.
De la collaboration
Un regroupement de professionnels du bâtiment (architectes, artisans et experts) passionnés par l’acte de bâtir, engagés contre le gaspillage et pour une construction moins carbonée.
Un lieu
Une plateforme physique du réemploi à Montpellier, véritable lien entre les modifications de l’existant et les nouveaux projets.
De l'espace
2000m2 de stockage et atelier destinés au conditionnement, au détournement, et à la vente des matériaux de réemploi.
L’association accompagne les acteurs de la construction vers un monde moins carboné à travers une palette de services adaptés à chaque situation : de la conception à la démolition comme le curage avec enlèvement des matériaux, la simple collecte mais aussi le traitement et la vente de matériaux de réemploi.
#Lien : Lien direct avec la ressource, pas de flux tendu : une plus grande flexibilité quant aux choix des sources des matériaux.
#Choix
: Ne pas se spécialiser dans un type spécifique de matériaux, apporter un regard généraliste et fournir un suivi global et une traçabilité des matériaux de construction en transition à Montpellier.
Notre équipe
Nos plateformes
Actuellement notre plateforme représente plus de 2000m². C'est espace nous a permis de développer un espace de transition pour les matériaux de réemploi, espace nécessaire pour exister en tant que plateforme du réemploi. Un pôle recherche et développement dédié à améliorer la traçabilité des matériaux pour facilité leur utilisation dans des projets de construction contemporain. Un atelier permettant reconditionnement, ajustement et upcycling autour des matériaux en transition chez nous.
PLATEFORME PRES D’ARENES : 56 ave du Marché Gare, Montpellier
Nouvelle plateforme: accueil sur RDV, ouverture officielle, Automne 2024.
Notre Réseau
Dans la démarche de coopération et d’ouverture qui est la nôtre, nos partenaires et soutiens sont nécessaires et bienvenus.
Le réemploi des matériaux du bâtiment est une pratique et un marché naissant et nous voulons créer un écosystème cohérent et performant sur notre territoire.
Merci à eux tous pour l’écoute, la participation et la dynamique qu’ils apportent.